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Regroupement scolaire : C'est ça ou mourir

Publié le 13 Septembre 2016 par Olivier Pouvreau - La Nouvelle République

A l'école de Continvoir, le 8 septembre, lors d'une visite d'élus et représentants de l'Éducation nationale. - (Photo NR).

A l'école de Continvoir, le 8 septembre, lors d'une visite d'élus et représentants de l'Éducation nationale. - (Photo NR).

Quatre communes du Bourgueillois se regroupent pour sauver leurs écoles, dont Gizeux qui ferme la sienne. Dans les campagnes, on n’a plus le choix.

C'est ça ou mourir, prévient d'entrée le maire de Continvoir, François Grandemange, qui n'avait plus que deux classes sur son territoire avant l'été. Déjà en regroupement scolaire avec Gizeux, dont l'école a mis la clé sous la porte fin juin, il y avait péril en la demeure. Le duo vient de s'unir en cette rentrée avec le regroupement voisin Avrillé-les-Ponceaux et Hommes. Les petits de maternelles sont regroupés à Avrillé, les moyens de CE-CP à Continvoir et les grands de CM à Hommes.

Cette nouvelle organisation à quatre, qui sera officialisée le 1er janvier, est forte de près de 200 élèves, huit classes, autant d'enseignants, trois cantines et deux bus. Dans un tel environnement très rural, « l'urgence, la priorité, c'est le transport, puis la restauration », observe Isabelle Leclerc, inspectrice de l'Éducation nationale sur le secteur.

" Le plus délicat le transport et la cantine "

En Bourgueillois, comme en Chinonais ou Lochois, on est très loin des flots d'élèves qui prennent d'assaut les écoles de Tours et de son agglomération. Les regroupements scolaires sont la solution, sur fond de fusions intercommunales imposées maintenant aux maires.
Alors, chaque matin, entre Gizeux, Hommes, Avrillé, les deux bus transfèrent les enfants d'un village à l'autre avant 9 h, et chaque soir après 16 h 35, « pour une moyenne de 5 à 10 km maximum, de 10 à 35 mn de bus par élève » à chaque voyage. A Continvoir comme ailleurs, « il faut maintenant que les parents se disciplinent pour mettre leurs enfants à l'heure au bus, des enfants un peu perturbés mais qui vont vite s'y faire. Le système des transports est devenu un vrai business, assuré par le Département. Le premier jour, il y a eu une heure de retard », dit Sylviane, responsable scolaire. Autre désagrément : Continvoir et Gizeux perdent leur « mamie cantine » et ses bonnes recettes maison pour rentrer dans une structure de restauration plus classique, avec plats à réchauffer, et le repas plus cher de 20 centimes. « On perd de notre liberté, de notre autonomie, mais le RPI nous permet de sauver notre centre de loisirs du mercredi qui nous a coûté 400.000 € et ne fonctionnait pas », se réconforte le maire, François Grandemange.
A l'inspection d'académie, on assure que les enfants de Continvoir continueront à aller à la piscine d'Avoine, ou au cinéma, comme avant, même si la commune a dû mettre au garage son bus privé. Les parents d'élèves des quatre communes regroupées acceptent la situation, bon gré, mal gré, même si l'ambiance villageoise à la porte de l'école, c'est fini. Et les enseignants ? Le jeune directeur et sa jeune consœur institutrice de Continvoir s'installent dans la région pour longtemps, visiblement. Un bon point.

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