Dans le Lochois, Philippe Bruneau, le patron de la laiterie de Verneuil, se bat pour sauvegarder la filière. - (Photo archives).
En dépit de la crise, la chambre d’agriculture estime que le salariat agricole peut être un métier d’avenir, à condition d’être formés.
Au cours des six derniers mois, 180 exploitations agricoles ont bénéficié de mesures d'accompagnement renforcé assurées par la chambre d'agriculture et 120 élevages ont reçu l'appui technique de Touraine Conseil Élevage pour les aider à calculer leurs coûts de production.
2016 a été une année calamiteuse. Toutes les productions ont été touchées, à commencer par les éleveurs laitiers engagés dans une partie de bras de fer pour tenter d'enrayer la baisse récurrente du prix du lait. Alors pourquoi lancer une formation destinée aux salariés ou futurs salariés d'élevage laitier si ce secteur est vraiment sinistré ? « Parce que les besoins existent et que la filière conserve des atouts », affirme Mathilde Joubert.
Un boulot dans le mois qui a suivi la formation
Pour la 5e année consécutive, la chambre consulaire propose donc des modules de formation dédiés à la conduite de l'élevage laitier tant bovin que caprin.
« L'idée, c'est de " récupérer " des gens qui, vu le contexte, ont un peu laissé tomber. Des demandeurs d'emploi ayant ou non une formation agricole à la base, mais dont on se rend compte qu'il leur manque des notions pour accomplir un métier, qui en dépit des difficultés connues peut s'avérer porteur. »
De fait, 60 % des personnes ayant suivi cette formation les années précédentes ont trouvé un boulot… dans le mois qui suivait. Il faut dire que l'offre est plus forte que la demande.
D'une part parce que les contraintes inhérentes à l'élevage dissuadent ; d'autre part parce, dans le département, plus de 70 % des chefs d'exploitation ont plus de cinquante ans et que la pérennité de leurs entreprises n'est pas forcément assurée.
« On compte 260 exploitations laitières en Indre-et-Loire principalement réparties dans le Lochois, le Nord-Ouest et évidemment Sainte-Maure en ce qui concerne le lait… et le fromage de chèvre. On a perdu 80 exploitations au cours des cinq dernières années. Les terres sont souvent cédées au voisin qui ne fait plus forcément du lait. »
La chambre d'agriculture n'en pense pas moins qu'on résistera mieux à la crise si on est formé à tous les échelons. Elle rappelle que la consommation de produits laitiers, tous secteurs confondus, augmente de 2 % par an et que le prix du lait est passé de 280 €/ 1.000 litres fin 2016 à 320€/1.000 litres aujourd'hui.
De quoi susciter à nouveau des vocations ?
témoignages
> Sandrine. Après cinq mois de chômage et un niveau BTA, elle a suivi cette formation pour acquérir des connaissances techniques. Elle entame aujourd'hui son 5e mois de CDI en élevage bovin lait-polyculture.
> Marion. Soigneuse d'équidés, elle s'est reconvertie via cette formation et a signé un contrat d'un an dans un élevage caprin.
> Didier. Éleveur bovin, il a embauché une stagiaire en CDD pour neuf mois et se dit plus serein quant à l'avenir de son exploitation.
> Dominique. Intervenant Touraine Conseil Élevage, il estime que cette formation permet une mise en relation rapide avec la profession en quête de main-d'œuvre.
pratique
> La formation proposée par la chambre d'agriculture aux salariés et futurs salariés d'élevage se déroulera entre le 14 avril et le 21 juin.
> Elle s'articule autour d'une dizaine de modules. Le stagiaire choisit le nombre de modules qu'il souhaite.
> La formation s'effectue pour plus de la moitié sur le terrain.
Inscription jusqu'à la fin mars.
Renseignements : tél. 02.47.48.37.94 ou 02.47.48.37.71
adresse mail : formation @cda37.fr