Les députés ont adopté le passage en métropole pour Tours. - (Photo NR, Gérard Proust).
Refusé par les sénateurs, le projet de loi qui doit permettre à Tours de devenir métropole a été adopté définitivement, hier matin, par les députés.
La route vers la métropole n'a pas été un long fleuve tranquille mais l'agglomération de Tours aperçoit le bout du tunnel. Hier matin, les députés ont adopté définitivement le projet de loi sur le statut de Paris et l'aménagement métropolitain en seconde lecture.
Tout juste sorti de l'assemblée, le président de l'agglomération était « un homme heureux. Heureux pour ma Touraine. L'agglomération change de dimension. Un changement considérable. Nous sommes dans le club des vingt-deux métropoles. »
Un aboutissement au terme « d'un long combat politique, sans doute le plus beau au niveau local », résume Philippe Briand. « J'étais à la manœuvre, et Jean-Patrick Gille m'a aidé dans les moments délicats. Le vote favorable du conseil départemental a été un acte de foi. J'ai plaidé la cause de Tours auprès du président de la République et nous y sommes parvenus. Aujourd'hui, la Touraine s'est remise debout. Ce changement ne va pas profiter qu'à l'agglomération de Tours mais à la Touraine tout entière. »
Acteur du dossier, Jean-Patrick Gille a réagi à ce vote historique : « Ce vote est le fruit d'un travail collectif de longue haleine. Je remercie tous les élus, de droite comme de gauche, qui en dépit des difficultés rencontrées et de la réticence initiale du gouvernement, n'ont jamais cessé ensemble de croire à la métropole. J'ai également une pensée émue pour Jean Germain. Aujourd'hui son rêve de métropole devient réalité. »
Serge Babary affichait sa satisfaction. Selon le maire de Tours, ce passage en métropole ne changera pas les projets, mais donnera un coup d'accélérateur : « On rejoint le club des grands. Maintenant, il faut faire plus, plus vite et mieux. » Et de citer les grands dossiers à venir comme la deuxième ligne de tram, l'usine de traitement des ordures ménagères, le CHU, l'université. Autre point important selon Serge Babary, la nécessité de communiquer auprès de la population : « Communauté d'agglomération, communauté urbaine, métropole… peu de gens savent exactement quelles sont les différences. Il faudra expliquer les avantages que la métropole apportera en terme d'image ou sur le plan financier. »
Il faut maintenant que l'agglomération et les communes se prononcent sur ce changement de statut. La signature officielle du décret d'application devrait intervenir en avril.
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Ce que ça change
Communauté urbaine depuis le 1er janvier et bientôt métropole, Tour(s)Plus va hériter d'un domaine de compétences élargi : en plus des transports, du développement économique de la politique de l'habitat, du traitement des ordures ménagères, de l'assainissement, l'agglo a désormais en charge la voirie, les espaces publics, l'eau, la politique d'urbanisme… Elle va également reprendre trois dossiers jusqu'alors gérés par le Département (le fonds de solidarité logement, les aides aux jeunes en difficulté et la prévention spécialisée). Elle peut également rejoindre le capital de sociétés innovantes et la gouvernance des gares. Enfin, Tour(s)Plus verra ses effectifs passer de 700 à 1.500 (essentiellement des transferts de personnel communal) et touchera une aide supplémentaire de l'État estimée entre 5 et 6 millions d'euros par an.