Jean-Paul Sorin, maire de Saint-Laurent-de-Lin, tient à l’idée de « commune », symbole de la « proximité ». © Photo NR.
Quand des maires se rencontrent, ils se racontent des histoires de maires. Dès ce soir, de nombreux élus de trente Saint-Laurent de France pourront échanger leurs expériences, joies et peines à gérer leur commune, à Saint-Laurent-en-Gâtines.
Un millier de maires ont démissionné en France depuis 2014 pour cause de « mal-être », d’amertume, de malaise face à des gouvernements successifs qui les « maltraitent », sur le plan financier en particulier. La Touraine n’échappe pas au mouvement.
Jean-Paul Sorin, maire de Saint-Laurent-de-Lin (330 habitants, budget de 200.000 €) : « On nous enlève l’eau et l’assainissement en janvier 2019, qui iront à l’intercommunalité. Cela et l’occupation des sols, c’est vital, essentiel, et ça nous échappe. On nous a enlevé aussi les cartes d’identité. Certains maires sont dégoûtés. La commune nouvelle, ce n’est pas non plus une solution. On sait vivre avec nos moyens, à notre niveau. L’avenir des communes rurales s’annonce compliqué, mais il faut tenir. Ne sapons pas le moral de nos administrés, ne soyons pas défaitistes. »
Isabelle Sénéchal, maire de Saint-Laurent-en-Gâtines (970 habitants, budget de 2 millions, 15 élus) : « Nous souffrons d’un manque d’écoute des pouvoirs publics, et des contraintes bureaucratiques. Nos logiciels changent tout le temps. On nous étrangle par les baisses de dotations (j’ai perdu 50.000 € sur plusieurs années), par l’augmentation des règles et normes administratives. » La maire évoque aussi les doutes sur la disparition de la taxe d’habitation, les responsabilités et les changements de la société : « Encore ces jours derniers, j’ai dû intervenir sur une querelle de voisinage difficile à gérer. »